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lundi 11 janvier 2016

Normand Léveillé









Montréalais d’origine, Normand Léveillé a été repêché par l’équipe la plus éloignée de la LHJMQ de l’époque, les Saguenéens de Chicoutimi.  Il logea donc dans une famille de l’endroit, les Dufour.  Leur fils Luc devint ensuite son coéquipier chez les Saguenéens.

Après une année d’adaptation, Léveillé connut une saison de 101 points en 1980-81.  Âgé maintenant de 18 ans, il devenait éligible au repêchage de 1981, prévu au Forum de Montréal. 

Les Canadiens avaient pas moins de trois choix au premier tour : le 7e, obtenu des Penguins contre Rod Schutt, le 18e, obtenu des Kings contre Murray Wilson (voir texte du 8 juin 2015) et un choix qui est devenu Jay Wells et le 19e (le leur).  Le tricolore avait clairement indiqué son intérêt à Léveillé, Claude Mouton allant même jusqu’à lui dire que les Canadiens le repêcheraient.

Au 7e rang, Montréal a choisi Mark Hunter, le jeune frère de Dale et de Dave.  Par contre, les Canadiens n’ont pas eu l’occasion de sélectionner Léveillé au 18e rang, puisque ce sont les Bruins qui l’ont choisi au 14e rang.  Montréal prit finalement un autre Saguenéen au 18e rang, Gilbert Delorme.  Au 19e rang, il porta son dévolu sur Jan Ingman, un suédois qui n’a finalement jamais joué dans la LNH.

Au deuxième tour (35e au total), les Bruins sont retournés à Chicoutimi en choisissant le copain de Léveillé, Luc Dufour.

Au camp d’entraînement, les chances de faire l’équipe étaient faibles pour Léveillé et Dufour.  Pourtant, seulement Dufour est retourné à Chicoutimi.  Léveillé est demeuré à Boston où malgré son anglais limité, il put recevoir l’appui de son coéquipier Raymond Bourque, mais surtout de l’entraîneur-adjoint Jean Ratelle.  (voir texte du 22 mai 2014)

Au total, Léveillé joua 66 matchs, pour une fiche de 14-19-33.

Pour la saison 1982-83, Dufour est venu rejoindre Léveillé à Boston.  Jusque là, les choses allaient bien.  Le 21 octobre, lors d’un match à Edmonton, il avait voulu plaquer Wayne Gretzky, mais il s’était fait accueillir solidement par son protecteur, Dave Semenko.  Plus tard au cours du match, il avait subi la médecine de Kevin Lowe, lui causant d’importants maux de tête.

Le 23 octobre, avec 9 points en 8 matchs, Léveillé était le 27e pointeur de la ligue.  Les Bruins jouaient ce soir-là à Vancouver.  Au cours de la première période, il a essuyé une solide (mais légale) mise en échec de Marc Crawford, le futur entraîneur des Nordiques, de l’Avalanche et d’autres équipes.

De retour au banc, Léveillé ne se sentait vraiment pas bien.  Ratelle lui a alors indiqué de retraiter au vestiaire avec le soigneur.  Une fois rendue, ce dernier lui demanda ce qui n’allait pas.  Avant que Léveillé ne puisse répondre, il s’effondra. 

Ratelle l’accompagna au cours du parcours en ambulance.  Ce n’est qu’à la fin du match que ses coéquipiers apprirent que Léveillé avait été victime d’un hématome cérébral provoqué par une rupture d’anévrisme.  Il était à ce moment loin d’être évident qu’il s’en sortirait.

Il passa finalement 28 jours dans le coma.  À ce moment, son médecin envisageait qu’il demeure dans un état végétatif permanent.  Léveillé a finalement repris conscience, mais il était complètement paralysé du côté droit et avait perdu l’usage de la parole.

Un mois après son accident, Léveillé quitta l’hôpital de Vancouver et fut transféré vers l’Institut neurologique de Montréal.  Il y fut pendant quatre mois, où il subit plusieurs interventions chirurgicales.  L’étape suivante fut l’Institut de réadaptation où pendant neuf mois, il dut réapprendre les gestes les plus simples, en plus de réapprendre à parler et à se déplacer en fauteuil roulant.

Entre temps, Léveillé vivait de diverses soirées bénéfices organisées en son honneur.  Il faut dire que les Bruins, qui n’avaient pourtant pas lésiné sur les moyens pour prendre soin de lui, avaient cessé de le payer.  Ne sachant pas s’il allait survivre et devant l’absence de testament, ils ne voulaient pas verser son salaire en vain.  Léveillé dut alors leur intenter un procès.  Les Bruins ont finalement réglé hors cour.  La compagnie d’assurance de la LNH a quant à elle versé ce qu’elle devait.  Mais le plus important, c’est que malgré que l’accident ait été en partie causé par une malformation artérioveineuse congénitale, la cour lui donna gain de cause contre la Commission des accidents de travail du Massachusetts.  Léveillé fut donc compensé.

Il passa les années suivantes à se refaire une vie.  Il eut ensuite comme projet de mettre sur pied une base de plein air destinée aux personnes handicapées et une fondation pour la soutenir.  C’est en 1994 que l’endroit a été identifié, alors qu’un site municipal à St-Charles-de-Drummond se cherchait une nouvelle vocation. 


Depuis 1997 et encore aujourd’hui, le Centre Normand Léveillé accueille plus de 3000 personnes par année souffrant de conditions variées, pendant que la fondation recueille des dons pour son fonctionnement.

En 1995, lors du dernier match disputé au Boston Garden, c’est avec beaucoup d’émotions que la foule a  pu voir Léveillé se déplacer sur ses patins, alors que Raymond Bourque tirait la canne à laquelle il s’accrochait.


Sources :

Desjardins, Thérèse, Un arrêt en plein vol, Éditions Francine Breton inc, Montréal, 2005,

« Normand Léveillé terrassé par une hémorragie cérébrale », UPC et PC, et « Il n’a pas encore vingt ans » de Bernard Brisset, La Presse, 25 octobre 1982, p.S2, « La fin d’une prometteuse carrière » de Robert Bousquet, La Presse, 25 octobre 1982, p.S3, centre-normand-leveille.ca.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

At the time the terrible news reach me on bus ride home from a hockey game with my teammates in a Swedish Hockey League. I was in schock praying for my new favorite Bruin. I just had a pain in my heart and stomach. I had no confirmation but a brain hemmorage looked bad. I prayed for a miracle. I prayed for Normand to comeback. Later I realized praying for Normand to live through the night or days was more sad but realisticly. A Bruins fan since 1971 I have experienced many highlights but also many low times. This wasn't about a hockey game. This was about a 19-year old kid fighting for his life. It was a scary and schocking feeling. Thank God Normand Leveille managed to live and through a strong will, managed open the sport center for disabled, I think it tells you what a character and fine person #19-Normand Leveille has been throughout his life. All the best. Tobi Lillieskold Human Rights Researcher and Boston Bruins fan since 1971.